Un siècle d'émerveillement au Musée Plantin-Moretus
500 ans de curiosité et d'innovation - expo du 9 octobre 2020 au 10 janvier 2021
L'année 2020 marque le demi-siècle de la naissance de Christophe Plantin. A partir du 9 octobre l'exposition Un siècle d'émerveillement. Cinq cents ans de curiosité et d'innovation revient sur un siècle d'innovation avec la série Nova Reperta de Johannes Stradanus. Les estampes nous invitent également à envisager notre époque : en 2020, quelles seraient les images ou les récits que nous sélectionnerions pour illustrer nos innovations techniques, philosophiques ou scientifiques ?
Christophe Plantin est né il y a 500 ans. Trente ans plus tôt, l'autre célèbre Christophe, Colomb, découvrait le « Nouveau Monde ». Ce monde était peut-être nouveau pour les explorateurs, mais bien vieux pour les populations à la culture extrêmement riche qui l'occupaient depuis des siècles. Cette découverte façonne le climat culturel, scientifique et philosophique du XVIe siècle. Et résident d'un XVIe siècle mouvementé, Plantin se trouve au premier plan. Le Musée Plantin-Moretus revient sur ce siècle tumultueux avec l'expo Un siècle de curiosité.
« En vingt encarts, le Brugeois Stadanus esquisse l'énorme révolution politique, sociale, économique et religieuse dont il fut témoin et dont les empreintes sont encore visibles aujourd'hui »raconte Iris Kockelbergh, directrice du Musée Plantin-Moretus.
Un siècle d'émerveillement
Ce fut un siècle fascinant. Les frontières aussi bien géographiques que scientifiques ont été élargies. Cette effervescence émane également des estampes réalisées à Florence en 1590 par le Brugeois Joannes Stradanus. Il jette un regard en arrière sur un siècle d'innovation avec sa série Nova Reperta ou « Nouvelles découvertes ». Il crée un Wunderkammer sur papier, une collection d'objets curieux, d'instruments et d'idées qui permettait d'afficher les connaissances et les intérêts des riches citoyens de l'époque, d'exposer les nouveautés ainsi que de les commenter.
Les images de la Nova Reperta sont toujours aussi reconnaissables après tant d'années. Mais cette reconnaissabilité est traître. Chaque objet ou figure recèle souvent une signification cachée. Une analyse iconographique est nécessaire pour comprendre ce que Stradanus voulait dire avec son histoire visuelle.
Nabilla Ait Daoud, échevine de la culture : « L'exposition prouve que le nouveau n'est pas toujours si nouveau, que certaines découvertes ne sont parfois que des redécouvertes de savoirs séculaires. Ou, comme le commissaire d'exposition Geerdt Magiels le décrit si bien : le "choc du neuf" est souvent le contrecoup du vieux. »
Pour la presse :
Des interviews avec le commissaire d'exposition Geerdt Magiels sont possibles sur rendez-vous. La presse est également la bienvenue au week-end d'ouverture des 10 et 11 octobre. Veuillez soumettre votre demande d'interview via nadia.devree@antwerpen.be et/ou confirmer votre présence au week-end d'ouverture.
Le porteur de cet émerveillement ?
Depuis Florence, Stradanus a fait imprimer ses estampes par Philips Galle dans la ville portuaire d'Anvers. Une belle illustration du déclenchement de tout un processus de mondialisation et d'internationalisation de la circulation de biens et d'informations. Pas loin de quatre-vingts pourcent du commerce maritime de la région passait les quais de l'Escaut. La ville était un carrefour des dernières nouvelles du monde et des pensées philosophiques les plus récentes. Ce flux d'information est un véritable jardin d'Eden pour Christophe Plantin et son commerce, il prendra en charge plus de la moitié de la production scientifique totale du seizième siècle aux Pays-Bas.
Un sens de l'innovation à l'épreuve du temps
Cinq siècles plus tard, les récits visuels du dessinateur flamand suscitent encore l'imagination. Notamment car ils nous invitent à envisager notre propre époque. Le mot « innovation » est sur toutes les lèvres au début du vingt et unième siècle. Alors que la planète a été parcourue par l'homme jusqu'à ses terres les plus reculées, la cohésion écologique de la Terre n'est apparue que récemment sur le radar des consciences.
La grande différence avec le XVIe siècle est que nous sommes aujourd'hui confrontés aux limites de la croissance de la planète, tandis qu'à l'époque, les limites étaient constamment repoussées. La Terre semble avoir atteint les siennes. Cette évolution fait apparaitre l'innovation sous un tout autre jour. Une innovation dans les domaines de l'énergie, de la mobilité, de la santé et de l'alimentaire est devenue indispensable. Le sentiment de renouveau qui nous anime dans ce domaine est le même que celui dépeint par Stradanus.
À propos du commissaire d'exposition
Geerdt Magiels est philosophe des sciences et biologiste. Son travail a toujours porté un très fort intérêt aux traces laissées par l'histoire sur la société d'aujourd'hui et de demain. Dans le cadre de l'exposition Un siècle d'émerveillement , il est résolu à confronter quelques innovations du XVIe siècle aux innovations qui façonnent notre société d'aujourd'hui. Il nous invite à établir des liens inattendus entre le passé et le présent, et d'envisager l'avenir d'un regard confiant mais critique.
500 ans Plantin
En 2020, le Musée Plantin-Moretus célèbre le cinq centième anniversaire de Christophe Plantin. Le musée propose un programme riche et varié, qui prévoit de révéler les multiples facettes du personnage : Christophe Plantin tour à tour inspirateur, voyageur, écrivain et citoyen d'un XVIe siècle agité. Découvrez le programme complet sur www.museumplantinmoretus.be/fr/page/500-ans-plantin.
En pratiqueUn siècle d'émerveillement.Cinq cents ans de curiosité et d'innovation
Du 9 octobre 2020 au 10 janvier 2021Plus d'infos sur cette expo sur https://www.museumplantinmoretus.be/fr/activite/un-siecle-demerveillement-le-savoir-au-xvie-siecle
Plus d'informations presse sur https://pers.museumplantinmoretus.be/
Images : https://pers.museumplantinmoretus.be/media
Nadia De Vree
Karen Werkhoven